Dans les effluves du bois, 

Catherine ROCHE retrouve ses racines

Ce sont les plans et les maquettes qui ont confirmer la vocation de Catherine Roche, architecte reconnue en Haute-Savoie, et une odeur. Celle, entêtante et rassurante, des résineux fraîchement coupés. Une senteur qui l’a ramenée, comme un fil invisible, à son enfance : à ces après-midis passés à observer son père découper des planchettes dans le garage familial.

C’est là, dans cet univers saturé de copeaux et de poussière de bois, qu’est née une pulsion créative profonde. Mais à l’époque, l’enfant ne pouvait deviner qu’elle deviendrait, quelques décennies plus tard, une figure incontournable de l’architecture régionale. Pourtant, derrière les murs de l’agence, il manquait quelque chose : la matière, le geste, l’odeur.

Car un bureau d’architecte, aussi inspirant soit-il, ne sent pas le bois. Il ne vibre pas au rythme du rabot ni ne résonne sous les coups du maillet. Alors Catherine a ouvert son propre atelier, un véritable laboratoire du bois, où ses mains, longtemps restées derrière un écran ou une table à dessin, peuvent enfin parler leur langue première : scier, poncer, entailler, brûler. Chaque geste soulève un nuage de poussière, chaque outil ravive les souvenirs. Et dans cette danse artisanale, ce sont des ambiances oubliées qu’elle fait renaître — une mémoire olfactive et tactile, ancrée dans chaque veine du bois.

Catherine Roche ne crée pas seulement des espaces : elle sculpte des réminiscences.